Pour mon premier article, j'aimerais vous présenter les Fredrik Thordendal's Special Defects.

Projet solo du susnommé guitariste de Meshuggah, "Sol Niger Within" repousse très loin les frontières du metal dit "extrême".
Il prend la forme d'un long morceau découpé en courtes phases aux noms mystérieux (ou plutôt hilarants de pomposité rigolarde, cf "The Executive Furies of the Robot Lord of Death"), et à l'intensité incroyable. Le premier tirage de l'album est sorti en 1997, soit à mi-chemin entre "Destroy Erase Improve" et "Chaosphere" (entre l'album de plus progressif et le plus brutal, pour les non fans).
Fredrik, pour ceux qui connaissent son travail dans Meshuggah, est le seul pourvoyeur de mélodie (glauque), le credo du groupe étant les rythmes hypnotiques.
Son album solo est donc logiquement plus mélodique (on est tout de même à quelques années-lumière des Beach Boys), et contient de nombreux soli très Holdsworthiens sur des atmosphères éthérées. Certains passages pourraient finir sur un album "best of relaxation", c'est dire le spectre varié de l'album, même si "relaxation" veut ici dire "dernier cookie avant la chambre à gaz".

Pour assurer un juste équilibre, l'album comprend tous les "tricks" habituels du meshuggien (à l'époque de la sortie, pré guitares huit cordes donc), entre autres polyrythmie, mesures impaires et autres illusions rythmiques.  L'ensemble est beaucoup plus facile à suivre qu'un album de Meshuggah toutefois, et les hurlements de Jens Kidman ont été troqués pour une voix typée black metal qui alterne avec une voix parlée.

Le public-cible est le même dans le fond, les "post-métalleux" lassés d'entendre du riff au kilomètre et qui attendent du metal, mais avec une approche novatrice.